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Comment créer une holding ?

Créer une holding est une option de plus en plus envisagée par les entrepreneurs qui souhaitent structurer leur activité ou en préparer l’évolution. Ce mode d’organisation repose sur le regroupement de plusieurs sociétés au sein d’une même structure, ce qui permet une meilleure coordination du groupe et un cadre adapté sur les plans juridique et fiscal. Qu’il s’agisse d’une reprise d’entreprise, d’un projet d’investissement ou d’une transmission familiale, la holding peut répondre à des objectifs variés. 

Avant de se lancer, il reste toutefois indispensable d’en comprendre le fonctionnement, les différentes formes possibles et les étapes de création. Cette fiche pratique vous explique comment créer une holding en France.

Mini-Sommaire

    Qu’est-ce qu’une holding ?

    Une holding, aussi appelée “société mère”, correspond à une structure juridique qui a pour objectif principal la détention (totale ou partielle) de titres sociaux (actions ou parts sociales) dans une ou plusieurs autres sociétés. Ces dernières sont appelées “filiales”. 

    La holding doit détenir au moins 50 % du capital d’une ou plusieurs entreprises pour être considérée comme telle. Son rôle est de diriger, contrôler et administrer ses filiales. Plus précisément, la holding prend les décisions stratégiques pour l’ensemble du groupe de sociétés et elle supervise ses filiales.

    Il est important de noter qu’une holding est un intermédiaire entre l’actionnaire et les sociétés détenues. C’est la holding qui détient les titres des filiales.

    Il existe différents types de holdings :

    • La holding passive : son objet social se limite à la détention et à la gestion des participations dans d’autres sociétés, sans que la holding intervienne dans leur gestion quotidienne.
    • Le holding animatrice : en plus de détenir les titres sociaux dans les filiales, la holding est aussi chargée de définir la politique commune du groupe, de contrôler ses filiales et de leur fournir des moyens humains et matériels. La holding a un rôle important dans le développement du groupe de sociétés.
    • La holding active : en plus de détenir les titres sociaux dans les filiales, la holding exerce d’autres activités professionnelles (au-delà de son activité principale de participation). En effet, une holding peut par exemple gérer un portefeuille d’investissements tout en administrant des sociétés dans différents secteurs.

    Bon à savoir : il est important de préciser le type d’activité de votre holding dans les statuts de votre société.

    En outre, on distingue aussi différents types de holdings selon leurs objectifs :

    • La holding familiale : si vous décidez de créer une holding familiale, alors les associés de la holding appartiennent à une même famille, et cette holding est pensée pour faciliter la transmission du patrimoine et optimiser la fiscalité.
    • La holding patrimoniale : le but de la holding est de centraliser et de gérer un patrimoine, séparé du patrimoine personnel. Il peut s'agir d’un patrimoine immobilier, voire d’un patrimoine financier.
    • La holding commerciale : cette holding exerce une activité commerciale en plus de détenir des participations dans d’autres sociétés.

    Pourquoi créer une holding ? 

    Créer une holding répond à plusieurs objectifs. Cette structure permet d’organiser un groupe de sociétés, de renforcer le pouvoir décisionnaire d’un dirigeant et d’optimiser la gestion d’un patrimoine professionnel ou familial.

    Reprendre une entreprise ou renforcer son pouvoir de contrôle

    La holding est un outil particulièrement utilisé lors d’une reprise d’entreprise, car elle facilite l’acquisition et l’organisation du groupe. En détenant directement les titres de la société rachetée, la holding permet au dirigeant d’exercer un contrôle renforcé sur l’ensemble des activités tout en centralisant les décisions stratégiques. Ce montage offre un avantage majeur car il n’est pas nécessaire de détenir la majorité dans chaque filiale pour en avoir la maîtrise. Il suffit de posséder 50 % des titres plus une part au niveau de la société mère pour contrôler la holding, puis indirectement toutes les sociétés du groupe. Cette structure permet ainsi de sécuriser la gouvernance et de piloter efficacement le développement du groupe.

    Optimiser la répartition des dividendes et les plus-values

    La holding permet d’optimiser les flux de trésorerie entre les sociétés. Grâce au régime mère-fille, les dividendes remontent vers la société mère avec une fiscalité quasi nulle, facilitant ainsi leur réinvestissement au sein du groupe.

    La holding présente également un intérêt particulier lors de la cession de titres. Lorsqu’elle détient au moins 5 % du capital d’une société depuis au moins 2 ans, la plus-value peut bénéficier du régime d’exonération applicable aux titres de participation. Ce mécanisme permet de générer des plus-values importantes tout en réduisant l’imposition.

    Transmettre un patrimoine professionnel ou familial

    La holding est un outil simplifiant la transmission du patrimoine car elle regroupe les actions ou parts sociales des sociétés sous une seule entité. Elle permet :

    • d’organiser la succession d’une entreprise familiale ;
    • de transmettre progressivement les parts aux héritiers, tout en conservant le contrôle du groupe ;
    • de gérer de manière centralisée des actifs (immobilier, titres, trésorerie).

    Grâce à ce montage, les héritiers peuvent reprendre plus facilement la gestion du groupe et bénéficier d’un cadre fiscal avantageux, notamment en cas de donation ou de cession.

    Optimiser la gestion fiscale

    Créer une holding permet de bénéficier d’une fiscalité particulièrement avantageuse. Grâce au régime mère-fille, la société mère peut être exonérée de 95 % des dividendes reçus de ses filiales, à condition de détenir au moins 5 % de leur capital pendant deux ans et que les sociétés soient soumises à l’impôt sur les sociétés. Ce régime allège également l’imposition applicable aux plus-values de cession de titres.

    La holding peut aussi opter pour le régime d’intégration fiscale qui permet de consolider les résultats du groupe. Les pertes d’une filiale peuvent ainsi compenser les bénéfices d’une autre, ce qui réduit l’impôt global.
    Lorsque toutes les conditions sont réunies, ces deux régimes peuvent être combinés et renforcent l’intérêt fiscal d’une structure en holding.

    À noter : la mise en place d’une holding implique une organisation plus structurée sur le plan comptable et administratif. Avant de créer une holding, il est donc essentiel d’anticiper ces contraintes et de s’assurer que l’organisation du groupe permettra d’en tirer pleinement les bénéfices.

    ​​Les implications et conséquences fiscales des activités d’une holding

    La mise en place d’une holding ne se limite pas à une réflexion juridique ou organisationnelle. La fiscalité constitue un enjeu central dans la structuration et le fonctionnement d’un groupe de sociétés. Une mauvaise anticipation des règles applicables peut entraîner des conséquences financières importantes. Il est donc essentiel d’en comprendre les principaux mécanismes.

    Le régime d’imposition d’une holding

    La holding peut relever soit de l’impôt sur le revenu (IR), soit de l’impôt sur les sociétés (IS). Ce choix dépend principalement de sa forme juridique, de la nature de son activité et de la situation personnelle des associés. Dans la majorité des cas, notamment lorsque l’objectif est de bénéficier des régimes fiscaux propres aux groupes de sociétés, l’option pour l’impôt sur les sociétés est privilégiée. Ce choix doit toutefois faire l’objet d’une analyse au cas par cas.

    Bon à savoir : le choix du régime fiscal de la holding a des conséquences directes sur la taxation des dividendes, des plus-values et sur l’accès aux dispositifs de groupe. Un arbitrage mal anticipé peut limiter les avantages attendus de la holding.

    Le régime mère-fille et la distribution des dividendes

    Lorsque la holding détient au moins 5 % du capital d’une filiale, les dividendes qu’elle perçoit peuvent bénéficier du régime mère-fille. Ce dispositif permet une exonération quasi totale de l’imposition des dividendes au niveau de la société mère. Seule une quote-part de frais et charges, fixée à 5 % du montant perçu, reste soumise à l’impôt sur les sociétés.

    Concrètement, si une holding perçoit 10.000 euros de dividendes d’une filiale, seuls 500 euros seront intégrés dans le résultat imposable. Ce mécanisme permet de faire circuler les bénéfices au sein du groupe tout en limitant fortement la charge fiscale.

    L’intégration fiscale au sein d’un groupe

    La holding peut également opter pour le régime de l’intégration fiscale, à condition de détenir au moins 95 % du capital des sociétés concernées. Ce régime permet de centraliser le calcul et le paiement de l’impôt sur les sociétés au niveau de la société mère.

    L’intégration fiscale permet notamment de neutraliser l’impact des charges financières supportées par la holding, en les compensant avec les bénéfices réalisés par les filiales. Ce mécanisme est particulièrement intéressant lorsque la holding a été créée pour financer une opération de rachat.

    Plus généralement, l’intégration fiscale offre la possibilité de compenser les bénéfices d’une société avec les pertes d’une autre. Le résultat imposable est alors calculé à l’échelle du groupe, ce qui peut réduire significativement l’impôt global. Toutes les sociétés intégrées doivent toutefois clôturer leurs comptes à la même date, ce qui suppose une organisation comptable rigoureuse.

    Bon à savoir : les régimes mère-fille et d’intégration fiscale ne s’appliquent jamais automatiquement. Ils nécessitent le respect strict des conditions légales et une organisation comptable adaptée au fonctionnement du groupe. Une simple erreur de comptabilité d’entreprise peut remettre en cause les avantages fiscaux obtenus, parfois avec effet rétroactif.

    La fiscalité applicable à la cession des titres

    Lorsqu’une holding cède les titres de participation qu’elle détient, la plus-value réalisée bénéficie d’un régime fiscal favorable. En principe, cette plus-value est exonérée d’impôt sur les sociétés, à l’exception d’une quote-part de 12 % réintégrée au résultat fiscal. Compte tenu du taux actuel de l’impôt sur les sociétés, l’imposition effective de la plus-value reste donc très limitée.

    Ce régime renforce l’intérêt de la holding comme outil de développement et d’arbitrage patrimonial.

    Les spécificités liées à la TVA

    La situation diffère selon la nature de la holding. Une holding passive, dont l’activité se limite à la détention de participations, n’est en principe pas soumise à la TVA. En revanche, une holding animatrice, qui facture des prestations à ses filiales, exerce une activité économique entrant dans le champ de la TVA.

    Dans ce cas, la TVA payée sur les dépenses de la holding n’est pas toujours intégralement déductible. Une partie des charges pouvant être liée à une activité non soumise à TVA, un prorata de déduction doit être calculé. La holding doit alors réaliser sa déclaration de TVA en tenant compte de cette ventilation, ce qui nécessite une vigilance particulière afin d’éviter toute remise en cause par l’administration fiscale.

    Attention au taux réduit d’impôt sur les sociétés

    Pour bénéficier du taux réduit d’impôt sur les sociétés, certaines conditions de détention du capital doivent être respectées. Notamment, la société doit être détenue majoritairement par des personnes physiques. Lorsque le capital est détenu par une autre société, il convient de vérifier que cette condition est indirectement remplie. Une structuration mal maîtrisée peut entraîner la perte du taux réduit.

    Holding et transmission : le régime Dutreil

    Le pacte Dutreil permet, sous conditions strictes, de bénéficier d’une exonération partielle des droits de mutation lors d’une transmission par donation ou succession. Plus précisément, le pacte Dutreil permet de transmettre une entreprise avec un abattement de 75 % de l’assiette taxable. Ainsi, seuls les 25 % restants sont soumis aux droits de donation ou de succession.

    Ce dispositif est réservé aux sociétés exerçant une activité opérationnelle. Les holdings purement passives en sont donc exclues. Les holdings animatrices peuvent, dans certains cas, bénéficier du dispositif, mais cette qualification est fréquemment contestée par l’administration. Il est indispensable que l’activité d’animation constitue l’activité principale de la société pour sécuriser l’application du régime.

    Le risque d’abus de droit et les management fees

    Les holdings animatrices facturent généralement des prestations à leurs filiales. Ces facturations doivent impérativement correspondre à des services réels et justifiés. Lorsqu’elles ont pour seul objectif de réduire l’impôt du groupe, l’administration fiscale peut invoquer l’abus de droit.

    Les prestations ne doivent pas non plus rémunérer des missions relevant normalement du rôle du dirigeant de la filiale. Une attention particulière doit être portée à la rédaction des conventions de prestations, tant sur la nature des services que sur leur tarification.

    Comment créer une holding ?

    Choisir la forme juridique de la holding

    La première étape consiste à choisir la forme juridique de la holding. Deux grandes options s’offrent aux entrepreneurs.

    La société civile peut être retenue lorsque l’activité est strictement civile, par exemple dans un cadre patrimonial ou immobilier. Les associés sont responsables indéfiniment des dettes sociales, mais les obligations comptables sont allégées, notamment en l’absence d’obligation de dépôt des comptes.

    La société commerciale est la forme la plus couramment utilisée. Elle permet de limiter la responsabilité des associés à leurs apports et offre davantage de souplesse pour structurer un groupe. Les formes les plus répandues sont la SAS (société par actions simplifiée), la SARL (société à responsabilité limitée) et, plus rarement, la SA (société anonyme). En pratique, la holding SAS, et notamment la SASU (société par actions simplifiée unipersonnelle) lorsqu’il n’y a qu’un associé, est souvent privilégiée pour sa flexibilité et son régime social attractif.

    Effectuer les démarches de création

    Une fois la forme juridique choisie, les démarches de création sont similaires à celles de toute société. Elles comprennent la rédaction des statuts, étape essentielle qui doit notamment préciser l’objet social de la holding et son caractère actif ou passif. Le capital social doit ensuite être déposé auprès d’une banque ou d’un notaire.

    Un avis de constitution doit être publié dans un journal d’annonces légales afin d’informer les tiers de la création de la société. Enfin, le dossier d’immatriculation est déposé en ligne via le Guichet Unique. Après vérification, le greffe du tribunal de commerce procède à l’immatriculation de la holding au registre du commerce et des sociétés.

    Une fois la holding immatriculée, elle est soumise aux mêmes obligations comptables qu’une société classique. Elle doit notamment établir chaque année un bilan comptable, un compte de résultat et, selon sa forme juridique, déposer ses comptes au greffe. Ces documents sont essentiels pour suivre la performance du groupe et sécuriser les relations avec l’administration fiscale.

    Bon à savoir : les flux financiers entre la société mère et ses filiales doivent être rigoureusement encadrés et suivis sur le plan comptable afin d’éviter tout risque fiscal ou de remise en cause par l’administration. Un accompagnement par un expert comptable permet de sécuriser ces opérations et d’optimiser l’organisation du groupe.

    À quel moment créer une holding ?

    La holding peut être créée à différents moments selon les besoins de l’entrepreneur. Certains choisissent de la mettre en place dès le lancement de leur activité pour structurer immédiatement plusieurs projets autour d’une même entité. Le plus souvent, elle intervient toutefois lors du développement d’une entreprise : rachat d’une nouvelle société, création d’une branche d’activité distincte ou volonté de regrouper plusieurs participations. La holding est également pertinente dans une logique de transmission, car elle centralise les titres et facilite le passage de relais aux héritiers. En pratique, on crée une holding lorsqu’on souhaite organiser un groupe, préparer une acquisition ou optimiser la transmission d’un patrimoine professionnel ou familial.

    Quel est le prix pour créer une holding ?

    Si vous vous posez la question : créer une holding, combien ça coûte ? Sachez que pour créer une holding, le prix varie entre 300 et 400 €. Ce prix tient uniquement compte des frais liés aux formalités administratives, si vous les réalisez seul.

    Toutefois, il est préférable de faire appel à un professionnel, notamment pour la rédaction des statuts de la holding. Il faut alors compter entre 250 et 3.000 € en fonction du type de professionnel sollicité (plateforme juridique ou avocat).

    Par ailleurs, à ces frais s’ajoute le montant du capital social.

    De plus, en cas d’apport de titres (apport en nature) pour constituer le capital, l’intervention d’un commissaire aux apports peut être obligatoire pour évaluer les parts. Dans ce cas, il faudra également prendre en considération ses honoraires.

    À noter : au-delà des frais de création, une holding engendre des coûts de fonctionnement récurrents, notamment liés à la tenue comptable, aux obligations fiscales et à la gestion des flux intragroupe. Il est donc essentiel d’intégrer ces éléments dans votre réflexion afin de s’assurer que les avantages attendus compensent durablement les coûts de la structure.

    FAQ 

    Peut-on créer une holding seul ?

    Oui, il est tout à fait possible de créer une holding seul. La SASU ou l’EURL sont des formes particulièrement adaptées dans ce cas. L’entrepreneur est alors associé unique de la société holding, qui détient elle-même les titres des filiales.

    La holding est-elle soumise à la TVA ?

    Une holding passive n’est en principe pas soumise à la TVA. En revanche, une holding animatrice qui facture des prestations à ses filiales entre dans le champ de la TVA. Dans ce cas, la déduction de la TVA peut être partielle et nécessiter un calcul de prorata.

    Faut-il se faire accompagner pour créer une holding ?

    Même si la création d’une holding est juridiquement accessible, il est fortement recommandé de se faire accompagner par un professionnel. Le choix de la structure, la rédaction de l’objet social, la mise en place des flux financiers et l’optimisation fiscale nécessitent une expertise afin d’éviter les erreurs coûteuses.

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